Tahiti
- Le 06/10/2015
- Dans Polynésie Française
Mardi 29 Septembre 2015
Petit voyage dans le temps, en effet grâce au décalage horaire parti du Chili à 23h pour arriver à minuit à Papeete après un vol de 6 heures Ionera ! Bienvenue en France… pas de tampon sur mon passeport…
Je suis accueilli par le loueur de voiture ainsi que Caro l’épouse de Bruno chez qui j’ai loué un studio attenant leur propriété pour la semaine qui m’offre le traditionnel collier de fleur de tiaré en guise de bienvenue. Après avoir récupéré ma petite Twingo louée pour la semaine, je suis Caro qui me conduit à 22 kilomètres au sud de Papeete pour rejoindre la petite bourgade de Pae’a.
Une deuxième nuit de sommeil et me voici en pleine forme pour affronter ma première journée en Polynésie Française sur l’Ile de Tahiti.
La Polynésie Française s’étend sur une superficie équivalente à l’Europe ! Regroupant 5 archipels, (de la Société, des Marquises, des Australes, des Tuamotu et des Gambier), comptant au total 118 îles dont 68 habitées.
La plus importante en tant que superficie et de peuplement est Tahiti (regroupant avec ses 180 000 habitants 70% de la population de la Polynésie Française). Papeete est la capitale administrative et territoriale située à 17000 kilomètres de sa mère patrie la France !
Je vais passer ma première semaine sur l’Ile de Tahiti (Archipel de la Société), l’objectif étant de faire un mini break après plus de 100 jours de voyage finalement assez intenses !
Cela me fait tout drôle de reprendre le volant… on va essayer durant cette semaine de ne pas perdre les derniers points sur l’unique route que compte l’ile !
Bon le programme du jour, c’est la route du Monoi, ou tout simplement le tour de l’Ile ! 114 km sur la partie Tahiti Nui et 35 km sur la presqu’ile de Tahiti Iti. Le repère se faisant par des bornes kilométriques dont le kilomètre 0 débute à Papeete. Pa’ea la petite commune où se situe mon studio se situe au km 22,5. Direction le sud avec un premier arrêt au km 49, où se situent les Sources et bains de Vaima ainsi que les Jardins d’Eau de Vaipahi. C’est un très beau site à flanc de montagne, un joli jardin très bien fleuri en cette période de l’année a été aménagé et ornementé par le cours d’eau et quelques bassins. Des sentiers de randonnées balisés le long des cascades partent également depuis les jardins.
Le dernier km est la ville de Taravao la grosse bourgade du sud de l’Ile qui n’a d’intérêt que d’être située à l’entrée de la presqu’ile de Tahiti Iti. La route ne fait pas le tour de la presqu’ile qui demeure relativement sauvage et préservée, la route du sud de 18 km mène jusqu’à Teahupo’o dont la plage est célèbre pour accueillir une épreuve du championnat du monde de surf et renommé pour ses fantastiques vagues. La route du nord de 17 km de long mène jusqu’à la petite bourgade de Tautira nichée au flanc de la falaise du même nom. Tautira fut également la résidence de l’écrivain Robert Louis Stevenson célèbre auteur de Docteur Jeckyll & Mister Hyde et de l’Ile au trésor.
Remontons à présent l’Ile en direction de Papeete sur le versant est. La côte moins peuplée est plus sauvage et le trafic automobile y est moins dense. Un arrêt s’impose à Ti’arei, afin de faire la petite randonnée des trois cascades de Fa’aurumai’a. Le site étant fermé pour travaux de sécurisation je reprends donc la voiture pour un petit kilomètre et observer le phénomène naturel du Trou du Souffleur. Il s’agit d’un tunnel souterrain creusé dans la roche. La houle et l’air s’y engouffrent côté océan et en ressortent au pied de la montagne en bord de route, produisant des grondements sourds et de puissants geysers d’eau (si forte houle). La mer étant relativement calme on se contentera des grondements ! Et c’est mieux ainsi côté sécurité. Un dernier arrêt à 10 km de Papeete sur la commune de Mahina pour contempler la côte est des pointes Tapahi et de la Pointe Venus où débarquèrent découvreurs, explorateurs et missionnaires dans cette baie. Le nom de Venus provient de l’installation d’un observatoire astronomique par James Cook en 1769 pour observer le passage de Venus devant le soleil et ainsi calculer la distance qui sépare la terre du soleil…
Je traverse rapidement Papeete, sachant que j’y retournerai à minima pour y dormir dans une dizaine de jours, afin de redescendre sur la côte ouest et rentrer à Pa’ea. Une dernière halte, cette fois ci au supermarché pour faire le plein du réfrigérateur dans une célèbre grande surface dont l’enseigne a comme synonyme croisement et slogan publicitaire « j’optimisme! ». Et bien pour ma part je « pessismisme » quand je vois le total à payer et ce que j’ai dans mon cabas. Bienvenue dans l’ile où la vie est plus chère… Le yaourt à pratiquement 1 Euro (où 120 Francs Pacifique) l’unité… bref les produits frais sont hors de prix, il est vrai importés de métropole ou d’Australie et de Nouvelle Zélande… transportés par en avion… Seuls les produits « secs » type conserves, biscuits… sont à des prix relativement raisonnables…. Bon je ne vais pas non plus plaindre le polynésien, qui même sans avoir la main verte voit pousser dans son jardin cocotiers, bananiers et autres manguiers, n’a pas de facture de chauffage à payer ni de chaussures à acheter, une paire de tongs étant plus que suffisante ! et habite dans une ile jardin botanique grandeur nature ! entourée de lagons aux eaux tièdes et cristallines. Vous l’aurez compris la Polynésie n’est pas une destination routard… Je regagne mon studio. Le temps en ce milieu d’après midi est agréable, par rapport à ce début de journée grisâtre sur la partie sud. J’enfile mon maillot de bain et direction la plage située à 30 mètres. La plage bien que publique ne disposant que de servitude est de ce fait comme privée. Je suis l’unique privilégié à profiter de ce cadre paradisiaque. Le sable par rapport à la majorité des plages de l’ile est blanc et la vue de ma serviette de bain donne sur le lagon et l’Ile de Moréa en toile de fond. Bref pas mal, même si la température de l’eau est un peu fraîche à mon goût ! Cependant je crois que c’est la première fois que je me baigne dans l’Océan Pacifique. Belle agréable fin d’après midi pour conclure cette première journée ….
Mercredi 30 Septembre 2015,
Ciel couvert, les alizées soufflent fortement, bref météo pas terrible… Direction le sud et les jardins d’eau de Vaopahi où j’avais effectué un arrêt hier matin. J’ai prévu cette fois-ci de faire la randonnée de 6 km sur les hauteurs, ballade sympathique….au milieu d’une forêt de pins. Sur le retour de Pa’ea un arrêt à l’unique mais superbe golf de l’Ile de 27 trous, suivi d’une mini ballade le long des falaises de Mara’a et de ses 3 grottes. Au milieu d’une végétation luxuriante , une belle promenade mène d’une grotte à l’autre dont la grotte de Vaipoiri de grande dimension abrite un lac. L’après midi est consacré à farnienter allongé sur la plage et à finir de récupérer du décalage horaire.
Jeudi 1er Octobre 2015,
Départ ce matin pour une excursion au cœur de l’Ile. Une piste permet de traverser l’Ile en son milieu en partant du nord au sud ou vice versa par la vallée de Tepanoo. Ce n’est pas ma vaillante petite Twingo qui va pouvoir rouler sur ces routes réservées aux 4X4. Je n’ai donc pas le choix que de passer par une agence. Caro et Bruno me conseillent de faire appel à l’oncle de leur gendre qui assure ce genre de prestation. Je rejoins donc Teiva (c’est son prénom) au point de rencontre fixé à l’entrée de Papeete. Impossible de le rater, Teiva arrive avec son Land Rover et vêtu uniquement d’un pagne traditionnel, arborant fièrement sur son corps nombreux tatouages. Nous récupérons au passage à la gare maritime, 3 couples, d’américains, canadiens et australiens débarquant pour la journée d’un paquebot en provenance d’Hawaï. Une vingtaine de kilomètres au nord de Papeete se situe l’entrée de la route de la vallée. L’intérieur de l’île est très luxuriant et accidenté. La route va rapidement se transformer en piste qui longe la rivière Papenoo et sa vallée sur environ 18 km. C’est la seule voie qui traverse l’ancien cratère. Nous traversons à plusieurs reprises sur des radiers en ciments ou petits ponts la rivière. Se succèdent plusieurs cascades le long du trajet : Topatari, Vaiharuni et Puranah ainsi que deux petits barrages permettant la production de 50% d’électricité nécessaire aux besoins de l’île. Nous arrivons pour le déjeuner au Relais de la Moroto en plein cœur de l’île. La vue de la terrasse panoramique du restaurant offre une vue imprenable sur les principaux sommets de l’île qui sont malheureusement sous les nuages. On se croirait dans un décor de Jurassic Park…
Le repas tahitien est un délice. Nous reprenons la route malheureusement les conditions météos sont mauvaises et ne nous permettent pas de rejoindre le lac Vaihiria dernière étape de l’excursion. Nous regagnons donc Papeete et sur le chemin du retour, Teiva nous arrête sur ses terres agricoles situées dans la vallée du Tepannoo, terre de ses ancêtres, pour nous montrer les différentes variétés de fruits cultivités sur la plantation : une quinzaine de variétés de bananiers, deux variétés d’ananas dont le célèbre Victoria, des manguiers, avocats, orangers… racines de gingembre, et hibiscus en ornement. La nature sur l’ile est généreuse…. Nous rentrons tranquillement sur Papeete, Teiva nous déposant respectivement.
Vendredi 2 Octobre 2015
Nouvelle excursion de planifiée ce matin, au départ de la marina de Taina. Cette fois-ci, sortie en mer. C’est la pleine saison pour l’observation des baleines le long des côtes tahitiennes et il aurait été dommage de rater cette occasion exceptionnelle de pouvoir observer ce mammifère marin.
Nous sommes 6 à prendre part à la balade, accompagnés d’Eric le biologiste et Cyril le pilote du hors bord. Après une première demi heure infructueuse, durant laquelle Eric va nous présenter les caractéristiques de la baleine à bosse qui mesure à taille adulte de 14 à 19 mètres de long et pèse jusqu’à 30 tonnes, de leur migration annuelle pour venir donner naissance d’un bébé baleineau de 3 mètres et de 900 kilogrammes... dans les eaux chaudes de la Polynésie, Cyril repère 2 cétacés. Eric estime que nous pouvons nous mettre à l’eau afin de pouvoir les observer. Le temps d’enfiler combinaison, masque tuba et palme, bref tout l’équipement du plongeur néophyte ! Et de plonger ! Les 2 baleines se sont fait la belle ! Pas de problèmes 10 minutes plus tard un peu plus au large, 4 baleines sont repérées… nouvelle plongée mais finalement la baleine femelle agacée par le combat des trois males part au large suivi des males qui continuent leur bagarre pour savoir lequel sera l’heureux élu. Nous remontons dans le bateau nous étions à 20 mètres des baleines mais trop loin cependant pour les voir sous l’eau malgré la clarté de l’eau. La houle commence à se former, le petit déjeuner du matin certainement pris à tort additionné à la houle du large, j’ai l’estomac barbouillé.
Je ne plongerai pas pour la troisième tentative, préférant rester à bord, dommage car ceux sont 7 baleines accompagnées de globicéphales que mes partenaires d’un jour vont pouvoir observer. Tout n’est cependant pas perdu, car le spectacle vu du bateau est également exceptionnel. Cependant Eric ordonne à toute la troupe de remonter rapidement à bord, un requin océanique est repéré…. Les 7 baleines restent cependant proche du bateau certainement curieuses de notre présence. Nous regagnons à présent tranquillement le bord du lagon à la recherche de dauphins.
Eric de par son expérience a vite fait d’en trouver. Une dizaine va nous suivre sur une centaine de mètres, sur le chemin de retour à la marina. Il est pratiquement midi lorsque nous regagnons le ponton, tous ravis de cette expérience incroyable, que seule la nature peut nous offrir et assez unique car peu d’endroits au monde permettent d’observer les baleines dans ces conditions exceptionnelles.
L’après midi est consacré au farniente, pas grand-chose dans tous les cas à faire d’autre, il pleut… Je passe la soirée à l’hôtel Méridien...pour y admirer un concours de danse de couteau de feu; c’est une tradition polynésienne, le vainqueur du concours représentant la Polynésie Française aux championnats du monde à Hawaï suivi d’un spectacle de danses folkloriques tahitiennes avec de belles Vahinés...
Samedi 3 Octobre 2015
C’est le week-end ! Petit programme aujourd’hui. Je ne vais pas sortir la voiture de la journée. En effet la visite du jour se situe 200 mètres du studio ! Il s’agit du Marae Arahurahu. C’est un ancien site sacré, religieux et guerrier restauré en partie. C’est le plus beau et le plus important sur l’Ile de Tahiti. Le lieu est magnifiquement aménagé dans un beau parc luxuriant. Le site est très photogénique du fait de l’addition de deux copies de Tiki de Ra’ivavave (iles Australes). Les originaux se trouvent au musée Gauguin à Papeari).
Un petit cours d’histoire sur les marae s’impose afin de comprendre l’importance de ces sites et plus particulièrement celui-ci : les marae des Iles de la Société étaient des espaces réservés aux activités cérémonielles, sociales et religieuses des anciens Polynésiens. Ils formaient des monuments de dimensions différentes qui suscitèrent l’intérêt des observateurs européens de la fin du XVIIIème siècle. Le marae était un espace de méditation, de rituels et de communication des prêtres avec les dieux dont il importait de se ménager les faveurs. Les cérémonies religieuses qui s’y déroulaient donnaient lieu à des prières, des chants, des invocations aux ancêtres ou aux divinités, et à des sacrifices. Le marae était également le reflet d’une organisation des sociétés polynésiennes anciennes, très hiérarchisées et dont les communautés ou hui étaient néanmoins étroitement dépendantes les unes des autres. Le rôle social du marae aurait existé antérieurement à leur attribution sacrée. Les marae étaient de ce fait des enjeux de pouvoir politique et religieux entre les chefferies. Les marae présentaient des différences architecturales et ornementales notables. Ces distinctions semblent autant liées à une différenciation culturelle et cultuelle des îles les unes par rapport aux autres qu’à un jeu d’alliances politiques des chefferies. Le marae était un complexe architectural qui évoluait avec la communauté qu’il représentait. Un agrandissement ou une extension pouvait indiquer une avancée de prestige du propriétaire. Lors d’une prise de possession de terre, de nouveaux marae pouvaient être édifiés à côté ou à l’emplacement d’un ancien marae. Si la conception et la construction d’un marae variait d’une ile à une autre, l’architecture de base comprenait généralement une pierre angulaire, une aire quadrangulaire, la cour du marae pourvue d’un autel à l’une des extrémités et d’un ensemble de pierres dressées et de pierres dossiers. Les maraes étaient des constructions en pierres sèches. Aucun mortier n’était utilisé dans l’agencement des pierres et la grande majorité ont été construits entre le XVème et XVIIIème siècle. (source Ministère du Tourisme de Polynésie Française).
Dimanche 4 Octobre 2015
Sortie matinale, profitant du beau temps relatif pour me rendre à nouveau au sud de l’ile, sur les plateaux de Taravao. Lors de mon précédent tour de l’ile, j’avais volontairement évité cette route en raison du mauvais temps présent au sud de l’ile. Je tente ma chance ce matin, c’est maintenant où jamais me rendant compte que depuis le début de la semaine, le mauvais temps arrive des montagnes en début d’après midi. La route au sud de l’ile est détrempée, il a dû tomber des cordes la nuit passée. C’est fou la différence de climat sur une trentaine de kilomètres… cependant le ciel est encore relativement dégagé et lumineux. Arrivé au sud de Tahiti Nui, je me rends donc sur la presqu’ile Tahiti Iti. Au bout d’une petite route et de 10 km de montée, j’ai l’impression de me retrouver dans un bocage normand avec les nombreux pâturages et fermes laitières… (et la météo est finalement proche !) J’atteints le belvédère du plateau. Le panorama sur l’isthme de Taravao et de Tahiti Nui est superbe malgré les nuages accrochés aux flancs des montagnes.
Je regagne tranquillement en fin de matinée mon studio, l’après midi étant réservé au farniente et aux baignades dans le lagon qui a revêtu une couleur turquoise de par les rayons de soleils.
Lundi 5 Octobre 2015
Bon anniversaire Maman ! Gros poutoux de Tahiti et de Huahine !
La matinée est radieuse, et c'est l'ocasion de faire une dernière trempette dans le lagon.
Je quitte en début d’après midi Paea remerciant Caro et Bruno de leur hospitalité et des nombreux conseils avisés qui m’ont permis de passer une agréable semaine sur l’ile. Je dépose la voiture au loueur et direction les comptoirs d’enregistrement de l’aéroport International de Faa’a. Direction l’île de Huahine… pour un vol de 40 minutes.
L’aventure continue…. À suivre...