Nouvelle Zélande : Ile du Sud - De Picton à Queenstown 2ème partie
- Le 07/11/2015
- Dans Nouvelle Zélande
Dimanche 1er Novembre 2015,Je n’ai pas eu le courage de me lever à 5heures du matin pour voir la finale de la coupe du monde de rugby. Je suis surpris de n’entendre aucuns bruits dans les rues de Wellington en ce début de matinée.
Le match vient de se terminer et je rejoins le bar de l’auberge de jeunesse pour aller m’enquérir du score. Les All Blacks ont gagné. J’ai l’impression que les néo zélandais sont blasés de victoires ou sûrs de la force de leur équipe nationale, car je les vois quitter les nombreux bar et pubs du centre ville sans aucune effusion de joie… Ils sont certainement fatigués d’une longue nuit blanche. Départ donc pour le port de Wellington, un important barrage policier bloque la circulation le long des quais. Contrôle d’alcoolémie…. Je passe le test haut la main et je n’ai plus qu’à patienter sur les quais que l’on me donne le feu vert pour embarquer à bord du ferry en direction de l’ile du Sud et de son port Picton.
3 bonnes heures de navigation sont nécessaires pour relier les deux iles dont les ports de Wellington et de Picton sont distants de 95 km. Je profite de la traversée pour voir le match de rugby qui est diffusé en différé et finaliser mon circuit sur l’ile du sud. Une faiblarde connection WIFI ne me permets que d’ouvrir ma messagerie.
L'île du Sud est plus grande que l’ile du Nord. Elle est partagée dans toute sa longueur par les Alpes du Sud dont le point culminant est le mont Cook avec ses 3 754 mètres d'altitude et compte de nombreux lacs, et glaciers.
Je ne m’attarde pas à Picton et fait un détour par Bleinhem célèbre pour ses vignobles de cépages Chardonnay avant de prendre la route en direction du nord de l’ile pour la ville de Nelson. C’est le moment opportun pour la pause pique-nique. La météo est printanière, en ce début d’après midi, j’en profite donc pour me rendre jusqu’au petit port de Matua en plein cœur de la baie de Tasman.
Je reprends la route en direction de la côte Ouest. La route est vallonnée et fort scénique, les forêts s’alternent avec les nombreux pâturages de moutons ou vergers de poiriers, cerisiers et pommiers.
J’ai assez roulé pour la journée, pratiquement 300 kilomètres, j’atteints la bourgade de Murchison, c’est le moment de trouver un camping pour la nuit. Je dois reconnaitre qu’une fois de plus c’est chose aisée, surtout en cette mi saison, tout comme les précédents le camping situé en bordure d’une rivière est équipé avec cuisine, salle de TV, toilettes d’une propreté irréprochable et offre une connection WIFI gratuite pour 30 minutes ! Royal ! Le tout pour la somme de 10$ (environ 6,50 €).
Lundi 2 Novembre 2015
Direction la côte ouest. Je fini donc de traverser l’ile d’est en ouest en longeant la Buller River et ses gorges depuis Murchison lieu de mon campement. L’embouchure se trouve au niveau de la ville de Westport. Westport comme la grande majorité des villes néo-zélandaise n’a aucun intérêt hormis de trouver commerces et stations services.
Elle est le point de départ de la route menant au sud de l’ile et la route nationale sur environ 150 km jusqu’à la ville d’Hotikita est tout simplement superbe, longeant la côte et la mer de Tasmanie, la route se nomme à juste titre la merveilleuse route côtière. De nombreux stops le long de la route vont me permettre d’apprécier ces magnifiques paysages et points de vue sur les baies et les caps.
Un premier arrêt au niveau du Cap Foulwind, avec une petite randonnée de 6 kilomètres qui permet de rejoindre la baie de Tauranga en passant par le phare du cap. Le temps est relativement ensoleillé et la randonnée jusqu’à la baie est superbe. Un belvédère aménagé offre la possibilité d’observer la colonie d’otaries « kekenos » dont certaines profitent du soleil pour piquer une petite sieste sur les rochers.
L’arrêt suivant est au célèbre Parc de Punakaiki , et ses fameux pancakes ! Les Pancake Rocks ressemblent en effet à des piles géantes de crêpes. Ces curieuses formations calcaires sont particulièrement spectaculaires à marée haute. Ces rochers ont été formés il y a 30 millions d'années à partir de fragments de créatures et de plantes marines mortes, au niveau du fond marin à 2000 mètres sous la surface. La pression de l'eau a permit à ces fragments de se solidifier. Peu à peu, l'action sismique a remonté ces couches calcaires au-dessus du fond marin. Par la suite les pluies acides, le vent et l'eau de mer ont terminé le travail et de sculpter cette roche. Un sentier aménagé permet d’observer ces spectaculaires formations rocheuses. Voila pour le petit cours de géologie en espérant avoir su traduire correctement les panneaux d’informations du parc….
Je termine ma traversée de cette superbe côte par une petite marche tonique d’embruns marins, sur la plage de Hokitika. La route quitte les côtes et rejoint le petit village minier de Ross.
C’est dans ces mines que la plus grande pépite de 2,81 kg fut trouvée en Nouvelle Zélande. Je continue ma route pour atteindre le village de Franz Joseph qui sera mon étape pour la nuit. Les conditions météos semblent malheureusement tourner à la pluie et les randonnées planifiées pour demain semblent compromises...
Mardi 3 Novembre 2015
Le gérant du camping ne s’est malheureusement pas trompé concernant les prévisions météo. Il pleut sans discontinuer depuis hier soir… Cela va être certainement la pire journée côté météo depuis mon départ en Juin… Cela tombe assez mal, car la randonnée au glacier Franz Joseph s’annonce compromise. Pilotes d’hélicoptère permettant de survoler les glaciers et guides sont au chômage technique…
Je ne peux malheureusement passer ma journée dans les 2m2 de camper-van a attendre que la pluie cesse… C’est la journée chantons sous la pluie !
Je décide finalement de rejoindre le Parc National qui se situe à 6 km du village de Franz Joseph, et m’équipe de mes vêtements de pluie… Un jour de beau temps la randonnée doit être magnifique. Un sentier aménagé traverse la foret primaire avant d’atteindre la rivière et le glacier. Le glacier en raison des phénomènes climatiques des vingt dernières années perd progressivement du terrain sur la vallée, mais cela reste exceptionnel de pouvoir atteindre la phase terminale d’un glacier qui se situe seulement à 280 mètres d’altitude et à proximité des côtes ! Et ce sans équipement particulier, ni mal de montagne ! Cependant aujourd’hui il m’est difficile d’apprécier la beauté de ce site. De nombreuses cascades des deux parois de la vallée alimentent avec l’eau des fontes des neiges la rivière Waiho. Je ne suis pourtant pas l’unique fadasse à me tremper jusqu’aux bouts de mes orteils pour atteindre au bout de 45 minutes de marche la fin du sentier et le fameux glacier.
Pour des raisons de sécurité et écologiques évidentes le public n’est pas autorisé à marcher sur le glacier. Je prends un selphie pour la postérité au pied du glacier, je tire le portrait à deux anglais encore plus fous que moi, vêtus de simple short, mais finalement c’est peu être qui ont raison… car malgré mes vêtements de pluie, je regagne au bout de 2 heures la voiture totalement trempé ! Je me change de la tête au pieds et décide de continuer ma route, pour ma prochaine étape, le village de Fox Glacier, situé à moins d’une trentaine kilomètres. Le temps est toujours aussi exécrable, et décide de me poser au camping du village de Fox. C’est l’occasion de mettre mes vêtements au sèche linge de la blanchisserie du camping et d’occuper mon après midi à classer photos, faire le point sur mon budget et dépenses mensuelles, rédiger l’article que vous êtes en train de lire… La connection est une nouvelle fois bien trop faiblarde pour télécharger l’article sur l’Ile du Nord… Encore un peu de patience…
La pluie cesse en fin d’après midi, mais un épais brouillard la remplace… Croisons les doigts pour demain…
Mercredi 4 Novembre 2015
Une bonne nuit de sommeil malgré un nuit fraiche et humide. Ce matin le ciel semble augurer d’une belle journée ensoleillée. C’est parfait pour débuter ma journée par ma première balade située tout juste à 5km du camping. Il s’agit du magnifique lac Matheson, un des lacs les plus photographiés de la Nouvelle-Zélande. Le lac a été formé il y a environ 14.000 ans, lorsque le Fox Glacier se retirant, laissa une dépression qui plus tard rempli d'eau. Par temps clair, il reflète le Mont Cook et le Mont Tasman. Les excellentes propriétés de réflexion comme un miroir sont dues à la couleur brun foncé des eaux, le résultat de la matière organique lessivée de l'humus du sol de la forêt. Ce n’est pas tout à fait le cas ce matin. Mais vu la météo de la veille, la vue n’est pas trop mal, seuls les sommets sont cachés par les nuages. La balade de 5 km autour du lac est tout simplement superbe et la réflexion de la montagne sur les eaux du lac est bien présente.
Après cette première entame de journée assez bien réussie, nouveau saut de puce en direction du parking du Parc National de Fox Glacier.
Alors que la plupart des glaciers du monde se réduisent, les glaciers Fox et Franz Josef descendent toujours presque jusqu'au niveau de la mer. Grâce au climat tempéré à cette basse altitude, ces glaciers comptent parmi les plus faciles à visiter au monde. Voici quelques faits marquants pour vous aider à vous faire une idée : sur ses 13 kilomètres de longueur, le glacier Fox plonge de 2600 mètres dans les Alpes du Sud. Il est alimenté par quatre glaciers alpins qui reçoivent environ 30 mètres de neige par an. En haut des glaciers, la neige se densifie pour devenir de la glace bleue, sur des centaines de mètres de profondeur
.
Cette glace glisse vers la vallée fluviale plus plate, où elle mesure toujours 300 mètres d'épaisseur. Ce mouvement est lubrifié par la glace qui fond en raison de la pression entre le glacier et le fond abrupt de la vallée. Cet effet, associé aux importantes chutes de neige alimentant le haut du glacier, fait que les glaciers Fox et Franz Josef se déplacent environ dix fois plus vite que la plupart des glaciers de vallée.
L'amoncellement sur le sol de la vallée, bien au-dessous du glacier, provoque des fissures, des séismes et creuse de profonds ravins à la surface du glacier, créant ainsi un paysage gelé spectaculaire, et potentiellement dangereux. Une fonte de surface a parfois lieu à basse altitude, alimentant les rivières froides qui coulent dans les ravins rocheux et à travers les forêts humides tempérées de la mer de Tasman.
Nommé d'après Sir William Fox, le Premier ministre de Nouvelle-Zélande 1869 à 1872, Fox Glacier comme son jumeau, Franz Josef, descend des Alpes du Sud vers le bas dans la forêt à seulement 300 mètres au dessus du niveau de la mer.
La randonnée au pied du glacier passe le long d'une ancienne vallée fluviale aux pentes abruptes, portant d'immenses cicatrices horizontales dues aux avancées et au recul du glacier au fil des millénaires. On se sent cependant tout petit au pied de ce géant de glace.
La météo malheureusement au niveau du glacier n’est pas terrible, les nuages sont bloqués par les montagnes. C’est bien entendu moins pire que hier. le glacier est bien visible, tout comme la hauteur de glace. Cependant les montagnes environnantes, leur sommet et le haut du glacier restent cachés dans les nuages.
Je regagne la voiture un peu frustré… mais je ne peux espérer meilleure météo pour la journée. Je reprends la route, toujours en direction du sud. Le prochain arrêt est la petite bourgade de Haast, située à 120 km de Fox, de toute façon, ce n’est pas difficile, c’est le village voisin ! Et oui il ne vaut mieux pas oublier de faire le plein d’essence ou d’avoir acheté son pain !
La côte ouest est particulièrement peu peuplée. La route est également fort agréable alternant entre forets, pâturages et de beaux points de vue sur la mer de Tasmanie à Bruce Bay et à Knights Point.
Le timing est parfait lorsque j’atteints la magnifique plage de Haast, totalement désertée malgré ce beau temps. C’est en effet le lieu idéal pour la pause pique-nique assis sur un tronc d’arbre jonchant le sable fin et le compteur affiche déjà 2000 km de trajet effectué depuis mon départ d’Auckland !
Deux cents kilomètres de plus sont nécessaires pour atteindre ma prochaine étape du jour, la ville de Queenstown.
La route quitte à présent la côte en direction du centre de l’ile. La Haast Highway est également superbe, longeant dans un premier temps les gorges de la rivière Haast au cœur du parc national du Mont Aspiring suivi des gorges de la rivière Makarora. De nombreux arrêts tout le long de la route sont nécessaire pour admirer les cascades Roaring Billy, Thunder Creek et Fontail se jetant dans la rivière.
Un nouvel arrêt est tout aussi magnifique, un sentier menant à l’embouchure de la rivière Makarora dont la couleur de l’eau est d’une pureté incroyable que le site se nomme les Blues Pools (piscines bleues). La route va longer sur les cents derniers kilomètres deux d’origine glacière, cernés par les montagnes aux sommets encore enneigés, les lacs Wanaka et Havea.
Un dernier arrêt au petit charmant village d’Arrowton, ancienne cité minière d’or dont la majorité des édifices de la rue principale ont conservé leur architecture et charme historique de fin 19ème siècle.
Me voici arrivé à Queenstown, jolie petite ville peuplée de 30000 habitants nichée autour du lac Wakatipu et entourée de magnifiques montagnes. La ville est réputé pour ses stations de sports d’hiver et pour ses activités sportives offertes toute l’année grâce aux nombreux sentiers de randonnées, de VTT et golfs… Je trouve comme à l’accoutumée aisément un agréable camping pour passer la nuit. La journée a été bien remplie, un diner léger, une douche et au lit !