Vietnam 3ème Etape - Hoi An et ses environs
- Le 11/01/2016
- Dans Vietnam
Vendredi 8 Janvier 2016,
Me voici donc arrivé depuis hier soir dans la vieille ville de Hoi An. La cité est située dans la province de Quang Nam, au centre du Viet Nam, sur la rive nord de l’embouchure du fleuve Thu Bon, à une trentaine de kilomètres au sud de Danang.
La ville par son déclin économique au profit justement de Danang à la fin du XIXème siècle a permis de conserver, de préserver ses maisons et son plan urbain d’origine du XVIIème et XVIIIème siècles.
Elle demeure un exemple des petits ports marchands d’orient qui, entre le XVe et le XIXe siècle, ont commercé tant avec les pays du sud-est et de l’est de l’Asie qu’avec le reste du monde.
La ville est un reflet du mélange des cultures indigènes et étrangères (principalement chinoises et japonaises et, plus tardivement, européennes) qui a donné naissance à ce vestige unique.
La ville présente un ensemble bien préservé de 1 107 bâtiments à ossature de bois, alignés en rang serré le long d’étroites rues piétonnes, classés patrimoine mondial de l’Unesco….
Je pars donc à la découverte d’Hoi An en vélo. Le vélo étant le meilleur moyen de visiter ce petit port marchand, les ruelles du centre ville étant accessibles uniquement aux piétons et aux cyclistes. Un vrai régal ! Pas de pollution sonore et de pots d’échappements. Je débute par le marché qui déborde d'animation, de couleurs et de senteurs pour nous occidentaux terriblement exotiques. Le marché situé en bordure de rivière était au XVème et au XVIème siècle, un lieu de commerce et d’échange où accostaient les bateaux et jonques venus du monde entier : Chine, Hollande, Japon, Portugal.
Sorti de l’agitation du marché, les ruelles en cette matinée sont relativement calmes. Je traverse aisément le superbe pont pagode japonais, construit en 1593, afin de relier les quartiers chinois et japonais. Ce sont finalement les Japonais, établis à l'ouest de la rivière, qui entreprirent la construction de ce pont couvert. Cela prit trois ans, de l'année du singe à celle du chien, d'où la présence de part et d'autre du pont de statues représentant ces animaux.
Au cœur du quartier chinois, se succèdent les sites historiques : la maison Tan Ky, le temple de Quan Cong construit en l’honneur d’un général chinois vaillant et loyal, de nombreuses maisons communales chinoises, pour terminer par le sanctuaire de Fujian consacré à la déesse protectrice des pêcheurs et marins.
Cette ville, certainement la plus belle du pays, possède un charme certain et une réelle authenticité. Je continue ma ballade en longeant la rives du Thu Bon afin de regagner le petit village de potiers de Thanh Ha situé 3 kilomètres plus à l’ouest. Le village regorge d’ateliers de potiers, fabriquant tuiles, briques et artisanats dédiés aux touristes.
Je regagne Hoi An, et avant de rentrer sur l’hôtel fait un détour vers le nord pour voir la pagode Chuc Thanh malheureusement fermée. Je me rattrape en visitant la pagode de Phuoc Lam située 500 mètres plus au loin, construite au milieu du XVIIème siècle dédiée à un petit prodige vietnamien moine à l’âge de 8 ans et volontaire plus tard dans l’armée où il atteindra le grade de général !
Après une petite pause et baignade dans la piscine de l’hôtel, j’enfourche à nouveau mon deux roues pour rejoindre le centre historique et les rives du fleuve armé de ma caméra pour quelques clichés de soleil couchant. J’ai la bonne idée d’avoir laissé ma carte SD dans mon ordinateur… les quelques photos prisent le sont avec mon téléphone…
Je conclue cette belle journée en savourant à nouveau un excellent met vietnamien, ce soir au menu, émincé de poulet aux noix de cajoux, sauce aigre douce et légumes.
Samedi 9 Janvier 2016,
Après avoir fait la découverte de la magnifique ville d’Hoi An, j’ai décidé de visiter ce matin le site archéologique de My Son, situé à environ 35 km à l’ouest de Hội An via les services d’une agence de voyage.
Débutons par un petit cours d’histoire et de présentation du site extrait de la page internet de l’Unesco :
Ce site a été découvert par l’archéologue français Parmentier à la fin du XIXe s. C’est le site archéologique le plus important du royaume du Champa et de la civilisation cham. Il s’agit d’un lieu saint créé par l’empereur Bhadravarman, à la fin du IVe s, qui devint un centre religieux et politique au fil des siècles, puis la capitale du royaume du Champa (influence hindoue d’abord puis bouddhiste). Aujourd’hui, il y a à peine une dizaine de tours debout mais le site a conservé toute sa beauté.
Du IVe au XIIIe siècle, le littoral du Viet Nam contemporain fut le berceau d’une culture remarquable, d’inspiration spirituelle indienne hindoue. On en trouve l’expression concrète dans les ruines d’une série de tours-sanctuaires impressionnantes dans ce qui fut, pendant quasiment toute son existence, le site spectaculaire de la capitale religieuse et politique du royaume de Champa.
Le sanctuaire de My Son s’est développé du 4e au 13e siècle de notre ère. Ses édifices s’élèvent dans la région montagneuse du district de Duy Xuyen de la province de Quang Nam au Centre Viet Nam. Le sanctuaire est situé dans un cirque élevé, entouré d’une chaîne de montagnes
Les tours-sanctuaires ont été construites sur dix siècles de développement continu dans ce qui constituait le cœur de la patrie ancestrale du clan régnant des Dua qui ont unifié les clans chams et établi le royaume de Champapura (cité du peuple cham en sanskrit) en 192. Du 4e au 13e siècle, cette culture unique sur le littoral du Viet Nam actuel, a été tributaire spirituel de l’hindouisme du sous-continent indien. Sous cette influence, de nombreux temples ont été construits, dédiés à des divinités hindoues telles que Krishna et Vishnou, mais par-dessus tout, Shiva. Bien que le bouddhisme mahayana ait pénétré la culture cham, probablement à partir du 4e siècle, et se soit établi fermement dans le nord du royaume, l’hindouisme shivaïte est demeuré la religion établie d’état.
Les monuments du sanctuaire de My Son sont les constructions les plus importantes de la civilisation de My Son. Les tours-sanctuaires présentent une variété de dessins architecturaux symbolisant la grandeur et la pureté du Mont Méru, la montagne sacrée mythique, berceau des dieux hindous au centre de l’univers, à présent reproduite symboliquement sur terre dans la patrie montagneuse du peuple cham. Les temples sont construits en brique cuit et en piliers de pierre décorés de bas-reliefs en grès représentant des scènes de la mythologie hindoue. Leur caractère sophistiqué en matière de technologie témoigne des compétences chams en génie, alors que l’iconographie et le symbolisme élaborés des tours-sanctuaires jettent de la lumière sur le contenu et l’évolution de la pensée religieuse et politique cham.
Le sanctuaire de My Son est un ensemble architectural remarquable qui s’est développé sur dix siècles. Il évoque de manière lumineuse la vie spirituelle et politique d’une étape importante de l’histoire de l’Asie du Sud-Est.
Durant le ramassage des touristes auprès des différents hôtels de la ville, le minibus se rempli progressivement et je fais la connaissance d’un couple de québecquois Geneviève et Alex en plein tour du monde également et de Laetita jeune française en vacances au Vietnam. Nous sympathisons durant le trajet et au cours de la visite qui pour moi se révèle assez décevante, j’ai du mal à me concentrer et à écouter les explications de notre guide Yum, un peu trop propagandiste à mon goût et en raison du trop gros nombre de touristes sur le site.
A notre retour sur Hoi An, nous nous donnons rendez vous pour diner tous les quatre.
Nous sélectionnons un restaurant traditionnel mentionné en commun sur nos guides respectifs, et je dois reconnaitre que n’étant pas toujours d’accord avec ce genre de recommandations que cette fois ci nous avons fait une excellente pioche. Nous apprenons à réaliser nous même les rouleaux de printemps d’Hoi An, composés de feuilles de riz, légumes, brochettes de porc, crêpes épaisses farcies aux crevettes… Un vrai régal d’autant plus que l’équipe du restaurant est fort sympathique….
Nous passons une excellente soirée à discuter de voyages et de conseils divers et variés sur nos prochaines étapes. Deux autres couples franco belges sont attablés à nos côtés, décidemment c’est la soirée de la francophonie ! Le restaurant ferme ses portes, il faut quitter les lieux ! C’est la pleine lune et nous restons quelques instants à observer la propriétaire du restaurant au cérémonial de remerciement des esprits composé d’offrandes (fruits, gâteaux…) , brûler des bâtonnets d’encens, des liasses de faux billets et de lingots d’or devant son magasin. Les vietnamiens implorent également par ce rituel la chance et l’afflux de clients !
Dimanche 10 Janvier 2016,
Un beau soleil est de retour ce matin après la grisaille de la veille. J’ai décidé de louer un scooter pour la journée, étant finalement confiant de le conduire dans les rues d’Hoi An et de ses environs.
Direction donc le nord à destination de Danang, plus précisément vers La montagne de Marbre située à environ 10 km au sud-est de Ðà Nẵng et à 20 km d’Hoi An. Je vais longer la route côtière et en profiter pour repérer les plages afin d’y faire un saut à mon retour. Hoi An a deux plages, la première, la plage de du Cua Dai a disparu sous l’effet de la marée et de la mer qui est assez forte en cette période de l’année. La deuxième celle d’An Bang, après avoir dépassé les complexes hôteliers ressemble malheureusement à un vrai dépotoir, la mer rendant finalement une grand partie de ce que l’homme a pu jeter. C’est finalement aux abords de Danang que les plages sont les plus belles et les mieux entretenues. C’est décidé, c’est sur la plage de Non Nuoc que je me poserai après la visite de la montagne de marbre.
Aux abords des collines, la route est bordée de nombreuses échoppes remplies de statuettes de marbre plus ou moins imposantes. Les vietnamiens extraient de ces collines depuis des lustres un très beau marbre qui fut utilisé en partie pour construire le mausolée de Hồ Chí Minh à Hanoi.
Le métier de sculpteur s'est transmis de génération en génération depuis des centaines d'années. Cet artisanat a en voir la taille de certains ateliers et magasins d’expositions est une réelle source de revenu pour les locaux et représente une manne pour les touristes.
Mais revenons à notre montage de marbre. C'est en réalité un ensemble de cinq collines calcaires qui se dressent au-dessus de la plaine. Chacune de ces collines porte un nom différent qui leur fut attribué par l'empereur Gia Long de la dynastie des Nguyen selon les différents éléments qui composent la planète. On distingue ainsi Thuy Son (le mont de l'eau), Moc Son (le mont du bois), Hoa Son (le mont du feu), Kim Son (le mont du métal) et Tho Son (le mont de la terre). Le lieu comme souvent au Vietnam est sujet à une légende. Celle-ci raconte qu'un dragon de mer vint sur la plage pour y pondre un oeuf. Au bout de 1 000 jours et 1 000 nuits, l'oeuf finit par s'éclore. Une belle jeune fille en sortit puis s'envola vers les cieux tandis que les fragments de la coquille grossirent jusqu'à former les cinq collines des Montagnes de marbre.
Une seule colline est à ce jour accessible aux visiteurs. Il s’agit de la plus imposante, Thuy Son. Deux accès sont possible, un part ascenseur, le deuxième par un escalier de 156 marches qui permet de parvenir au sommet.
Les terrasses panoramiques, qui la surplombe, offrent une vue imprenable sur les montagnes de marbre, la campagne environnante, la ville de Danang et le front de mer. Cette montagne de l'Eau renferme plusieurs sites d’intérêt : différentes grottes naturelles, dont celle de Huyen Khong et Tang Chon, ainsi que plusieurs sanctuaires hindous et bouddhiques, la pagodes Tam Thai, édifiée en 1825, celles de Tu Tam et de Linh Ung et la tour de Pho Dong.
Bien qu’il y ait foule en ce dimanche matin, la ballade bien qu’assez physique du fait des nombreuses marches à gravir et du taux d’humidité présent dans l’air est réellement agréable. L’agréable visite ne me laisse pas de marbre… ! (elle était facile celle là !)
Comme convenu après ce petit effort, un peu de réconfort pour une petite bronzette sur la plage. L’accès à la plage est récent, certainement que dans un an ou plus, elle sera bordée de nouveaux hôtels ou villas. Aujourd’hui je suis seul, pas un loueur de transat ou vendeur de souvenir pour m’enquiquiner ! Ou me faire payer le stationnement du scooter. La mer est forte en cette saison, voire dangereuse en à lire les panneaux d’avertissement et l’eau trop fraiche à mon goût pour m’y baigner.
Sur le chemin du retour, un petit arrêt pour découvrir le golf de Danang, cité comme plus beau golf du Vietnam et dessiné par un célèbre joueur de golf Greg Norman. En ce dimanche nombreux joueurs fortunés expatriés ou riches asiatiques en vacances tapent la balle, assistés par des caddys portant sacs, réparant divots et ratissant bunkers…. On croirait presque assister à un tournoi digne du PGA ! Le prix du green fee (parcours pour les non initiés) est d’environ 90 Euros, 2,5 millions de Dong, soit une réelle fortune pour un vietnamien. Véritable contraste avec les agriculteurs qui travaillent dans les rizières un peu plus loin….…. je ne suis pas certain qu'il gagne cette somme d'argent en un mois de labeur...
Après une petite baignade dans les eaux tièdes de la piscine de l’hôtel, je me rends une dernière fois dans le centre historique d’Hoi An. Cette fois-ci je n’ai pas oublié batteries ou cartes mémoires.
Quelques clichés de la ville aux milles lanternes au soleil couchant, une dégustation de ravioles aux crevettes, spécialité locales dans un restaurant de rue et je regagne tranquillement mon hôtel. Ce soir ce sera film à la télévision une fois n’est pas coutume…
Lundi 11 Janvier 2016
Ces quatre jours à Hoi An, m’ont permis de récupérer d’une fatigue accumulée de ces derniers jours de périple. Comme je le dis souvent, la journée « d’un tour-mondiste » n’est pas de tout repos…! Direction ce matin Danang, certainement la ville la plus moderne du Vietnam qui n’en fini pas de grandir et son aéroport. J’ai privillégié cette fois-ci pour un coût similaire l’avion au train ou au bus, me permettant de rejoindre Ho Chin Minh ma dernière étape vietnamienne en moins de 2 heures contre 13 heures pour les deux autres moyens de transport mentionnés.
L’aventure continue…